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Pollution & criminalité

Dernière mise à jour : 3 avr.


Imaginez : vous vous promenez dans une rue saturée de gaz d’échappement, de façades noircies, de détritus au sol et avec le brouhaha des klaxons comme fond sonore. De quoi avoir une humeur grise comme le ciel, non ? Dans cet état, auriez-vous autant de bienveillance que d’habitude ?



⁉️ C’est la question qu’ont posée des chercheurs américains dans une étude parue en 2018 dans Psychological Science (Lu et al., 2018). Leur point de départ : 𝗲𝘁 𝘀𝗶 𝗹𝗮 𝗽𝗼𝗹𝗹𝘂𝘁𝗶𝗼𝗻 𝗮𝗺𝗯𝗶𝗮𝗻𝘁𝗲 𝗶𝗻𝗳𝗹𝘂𝗲𝗻𝗰̧𝗮𝗶𝘁 𝗻𝗼𝘀 𝗰𝗵𝗼𝗶𝘅 𝗺𝗼𝗿𝗮𝘂𝘅 ?


Ils ont d’abord analysé des données de 9 360 villes américaines sur une période de 9 ans, en croisant les taux de pollution atmosphérique avec les taux de criminalité. 



▶️ Résultat : une corrélation nette et significative : 𝐩𝐥𝐮𝐬 𝐥𝐚 𝐯𝐢𝐥𝐥𝐞 𝐞𝐬𝐭 𝐩𝐨𝐥𝐥𝐮𝐞́𝐞, 𝐩𝐥𝐮𝐬 𝐥𝐞𝐬 𝐝𝐞́𝐥𝐢𝐭𝐬 𝐚𝐮𝐠𝐦𝐞𝐧𝐭𝐞𝐧𝐭 ! 


Mais attention : corrélation n’est pas causalité. Peut-on vraiment dire que la pollution rend les gens plus immoraux ?


Pour tester si la pollution cause réellement ces comportements, les chercheurs ont mené une série d’expériences en laboratoire.


Les participants devaient s’imaginer vivre dans une ville très polluée ou parfaitement propre, à l’aide de photos et de descriptions. Puis, ils étaient invités à participer à un jeu où ils pouvaient tricher pour gagner de l’argent.


𝗖𝗲𝘂𝘅 𝗱𝘂 𝗴𝗿𝗼𝘂𝗽𝗲 "𝘃𝗶𝗹𝗹𝗲 𝗽𝗼𝗹𝗹𝘂𝗲́𝗲" 𝘁𝗿𝗶𝗰𝗵𝗮𝗶𝗲𝗻𝘁 𝟮𝟬 % 𝗽𝗹𝘂𝘀 𝘀𝗼𝘂𝘃𝗲𝗻𝘁.



🧠 L’un des éléments les plus intéressants de cette recherche est l’identification du rôle de l’anxiété comme médiateur.


Autrement dit, ce n’est pas directement les particules fines qui altèrent notre morale, mais le stress qu’elles génèrent.


👉 𝑷𝒐𝒍𝒍𝒖𝒕𝒊𝒐𝒏 ➡️ 𝑨𝒏𝒙𝒊𝒆́𝒕𝒆́ ➡️ 𝑩𝒂𝒊𝒔𝒔𝒆 𝒅𝒆𝒔 𝒄𝒐𝒎𝒑𝒐𝒓𝒕𝒆𝒎𝒆𝒏𝒕𝒔 𝒎𝒐𝒓𝒂𝒖𝒙


Ce stress devient un filtre par lequel on perçoit le monde comme plus hostile — et donc les normes sociales comme moins contraignantes.


Une hypothèse renforcée par la célèbre “théorie du carreau brisé” : dans un environnement délabré, on a tendance à relâcher ses propres standards de conduite.



L’étude de Lu et al. questionne aussi nos politiques publiques :


🔹 Peut-on améliorer le vivre-ensemble sans améliorer l’environnement ?


🔹 Devrait-on intégrer la santé mentale et la morale aux discussions sur l’écologie ?


🔹 Comment repenser les inégalités écologiques à l’échelle des villes ?



💬 Et vous, avez-vous déjà senti votre comportement changer en fonction de l’environnement ?


Avez-vous observé des écarts d’attitudes entre lieux « agréables » et zones plus « délabrées » ?


👇 Partagez vos expériences et vos idées en commentaire.


Pour accéder à l'étude : Lu et al. (2018), DOI. 10.1177/0956797617735807

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