Vulgarisation versus Médiation

On voit souvent les termes de « vulgarisation scientifique » et de « médiation scientifique » être utilisés comme s’ils étaient synonymes. Et pour être honnête, je fais moi-même l’aller-retour entre les deux. Alors je me suis dit qu’un petit point s’imposait. 

Avec Haumea Sciences, j’ai choisi dès le début de m’ancrer dans une démarche de médiation scientifique. J’ai la conviction que mettre le public en mouvement, le faire participer, réfléchir, débattre, questionner, c’est essentiel. 

Mais...

Ce n’est aussi que la moitié du chemin ! J’aime aussi l’idée de permettre aux chercheurs d’avoir un retour critique sur leurs travaux de la part de personnes « hors milieu académique ». Un regard neuf, un pas de côté, parfois même des questions inattendues qui viennent décaler tout un raisonnement.

D’ailleurs ça m’est arrivé pendant ma thèse. Avoir tout à coup une prise de conscience grâce à la remarque d’un proche « non spécialiste » à qui j’essayais tant bien que mal d’expliquer ce que je faisais. Une interrogation, un avis, une critique, qui venait éclairer un angle mort auquel je n’avais pas du tout pensé. Et c’était souvent juste.

Aujourd’hui c’est vrai, je concentre mes efforts sur ce qu’on appelle plutôt de la vulgarisation, avec des posts sur les réseaux sociaux et un podcast. Mais j’ai aussi eu la chance d’animer des ateliers participatifs pour petits et grands, et quand je reçois des remarques ou des questions lors d’ateliers ou en ligne, il m’arrive de les faire remonter aux chercheur·es avec qui je suis en contact.  Et j’ai bien l’intention de développer cette approche de médiation dans les années à venir.

J’utilise encore pourtant le terme de « vulgarisatrice scientifique » pour me présenter, tout simplement parce qu’il parle plus aux gens. Il évoque spontanément une idée de simplification, de clarté (même si, parfois, on me demande si je « dis des gros mots » 😅). À l’inverse, je me suis aperçue que le mot « médiatrice » était encore trop large : il évoque généralement le monde juridique, les conflits, le social…

Alors je jongle entre les deux termes selon les contextes.

Mais le cœur de mon projet, c’est bien la médiation scientifique, dans toute sa richesse.

Et d’ailleurs, si vous travaillez sur un projet où science et société devraient se rencontrer, que vous cherchez une partenaire pour construire une action de médiation, discutons-en !